lundi 17 janvier 2011

Recruteurs : ce qui leur met la puce à l’oreille

 


A la recherche du moindre indice, les recruteurs prennent des allures d’inspecteur Columbo quand vient le temps de l’entretien. Le but de leur enquête : lire entre les lignes pour débusquer le candidat idéal.

1) Testez votre curiosité
Le recruteur : Florian Mantione, directeur du Florian Mantione Institut (*Réseau international de conseil en ressources humaines)

Ce qu’il cherche à déceler : la curiosité des candidats

Pour Florian Mantione, un bon candidat est un candidat curieux. Celui qui s’est vraiment renseigné au préalable sur l’entreprise et sur le poste aura donc toutes ses chances de plaire. Selon lui, un candidat doit aussi s’intéresser à l’environnement et à l’évolution récente de son métier. « Vous n’êtes pas de simples exécutants, explique-t-il. Avoir un avis sur les grandes problématiques de votre secteur est primordial lors d’un entretien. »

Ses méthodes :

Le dada de Florian Mantione ? Le nom de votre lycée… « Vous étiez au lycée Lamartine ? Mais… qui est Lamartine au juste ? » L’objet d’une telle question : tester votre curiosité, mais aussi observer votre réaction lors d’une situation inattendue. Ensuite, plus classique, attendez-vous à être questionné sur l’entreprise et sur le poste que vous convoitez : quels sont les clients de l’employeur ? Ses fournisseurs ? Ses concurrents ?
2) Tester votre adéquation au poste
La recruteuse : Karin Gaudillat, chargée de recrutement chez Adecco Experts

Ce qu’elle cherche à déceler : l’épanouissement du candidat

Selon Karine Gaudillat, que ce soit en période de crise ou de plein emploi, les demandeurs d’emploi en France accordent beaucoup d’importance à leur futur environnement de travail. Ainsi, lors de ses entretiens, vérifier si le candidat pourra s’épanouir au mieux dans son poste est sa priorité. « Notre objectif est de réussir à 100 % l’intégration du candidat au sein de l’entreprise », insiste-t-elle.

Ses méthodes :

Dans quel type d’entreprise voulez-vous travailler ? Souhaitez-vous avoir des collaborateurs à manager ? Quelle amplitude de travail avez-vous l’habitude d’avoir  pour la réalisation de vos missions ? « Toutes ces questions me permettent de détecter efficacement si les attentes du candidat sont en adéquation avec le poste ou pas », raconte-t-elle. Par ailleurs, si ce dernier semble douter de ses aptitudes, des tests d’évaluation en ligne sont proposés par Adecco Experts pour l’aider à s’auto-évaluer.
3) Mesurer votre conviction
La recruteuse : Catherine Dervaux, directrice de l’agence de recrutement Men Way, Paris/Ile de France

Ce qu’elle cherche à déceler : le relationnel

Catherine Dervaux n’y va pas par quatre chemins : « avant même qu’un nouvel embauché soit en poste, la première chose que nos clients jugeront, c’est son relationnel. » Aucun entretien ne déroge donc à la règle : enthousiasme, pro-activité, souplesse, bonne humeur… tout est sondé. Et si ces conditions sont remplies, mais que les diplômes ou l’expérience professionnelle font défaut, son cœur peut balancer.

Ses méthodes :

Tout au long de l’entretien, Catherine Dervaux est aux aguets pour déceler « ce qui fait bouger » le candidat. « Montrez que vous êtes content d’être là, souriez, réagissez rapidement, soyez présent, investissez-vous ! » Regarder la table sans conviction est rédhibitoire…
4) Estimer votre motivation
Le recruteur : Frédérick Airès, responsable Développement et Innovation RH chez Teleperformance Centre Ouest
Ce qu’il cherche à déceler : la motivation et l’envie de se former
Chez Teleperformance, 95 % du recrutement concerne des postes de conseillers clients. Leur quotidien ? Répondre aux demandes des clients, et faire preuve de tact et de politesse à chaque appel, des missions plutôt délicates. « Il faut donc une certaine dose de ténacité et de motivation pour réussir dans ce métier », précise Frédérick Airès.
L’envie d’apprendre est tout aussi importante chez Teleperformance : « tout nouveau collaborateur qui nous rejoint bénéficie d’un parcours de formation, afin de devenir un conseiller clients efficace », explique Frédérick Airès.
Ses méthodes :
Après le test de culture générale et d’aptitude, les motivations du candidat sont passées au crible. Exemple : « si un candidat ne souhaite pas travailler sur la plage horaire du centre pour lequel il postule, il réduit considérablement ses possibilités d’embauche, estime-t-il. À contrario, un candidat, qui se révèle flexible et prêt à s’investir saura retenir notre attention. »
Enfin, question incontournable pour Frédérick Airès : « seriez-vous prêt à suivre une formation ? ». Or, surprise, bon nombre de candidats semblent réticents : « pour beaucoup, l’école est déjà loin derrière eux. » Et elle ne leur rappelle pas que de bons souvenirs... Dommage, car cette motivation se révèle déterminante pour le recruteur.

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