Grands groupes ou PME, aujourd’hui les recruteurs ne se contentent plus d’une seule entrevue. Il faut passer de nombreux entretiens, 3, 4, voire beaucoup plus. Comment s’adapter aux différents interlocuteurs et réussir ce parcours du combattant ?
Les entretiens en cascade sont de plus en plus courants. Le candidat est alors reçu par plusieurs interlocuteurs, parfois de manière consécutive. « J’ai le souvenir d’une personne qui a postulé au sein d’un cabinet de conseil et qui a été entendu au cours de 14 entretiens, à chaque fois avec des interlocuteurs différents ! », raconte Jérôme Bonnard, directeur du cabinet de recrutement RCBF Consulting. Mais n’ayez crainte, ce chiffre démesuré reste exceptionnel. « Dans le secteur de la finance, on oscille tout de même entre 6 et 8 entretiens pour des postes de cadres confirmés. »
Il faut être endurant et cohérent
Pourquoi un tel marathon ? Selon les recruteurs, l’objectif de ces rencontres à répétition ne serait pas de mettre le candidat à rude épreuve mais plutôt « d’avoir des regards croisés sur un profil », explique Loïc Verriele, cofondateur du cabinet de recrutement REPER, à Reims. La difficulté est alors de ne pas s’essouffler et de tenir sur la longueur. « Il ne faut pas être contradictoire dans ses propos ou avoir un discours trop formaté qui ne laisserait pas place à la spontanéité. » « Le piège, c’est de détailler son parcours à chaque fois, avec une pointe de lassitude dans la voix, ajoute Jérôme Bonnard. Pour éviter les redites, mieux vaut demander à l’interlocuteur, avant chaque entretien, sur quels points vous devez axer votre présentation », conseille-t-il.
- 1ère étape : le cabinet de recrutement
Si vous postulez via un cabinet de recrutement, vous serez généralement reçu par un consultant lors d’un premier entretien d’embauche. « Notre rôle est de valider l’adéquation entre les compétences du candidat et le poste proposé », explique Jérôme Bonnard. Dans certains cas, à la demande de son client, le cabinet peut également soumettre un test de personnalité. « À l’issue de cette première rencontre, nous rédigeons un rapport et nous l’envoyons à l’entreprise », ajoute Loïc Verriele.
Prenez garde : le consultant est un professionnel du recrutement, il est donc à l’affût des contradictions et des maladresses. Pour faire mouche, préparez bien cette première étape et ne la sous-estimez pas.
- 2ème et 3ème étapes : les ressources humaines
Votre premier interlocuteur au sein de l’entreprise sera un responsable des ressources humaines, qui peut être le DRH dans le cas des PME. Il n’est pas rare de rencontrer deux fois les ressources humaines. La première, lors d’un entretien collectif où elles engageront une « opération de séduction », selon Jérôme Bonnard. Leur rôle ? Parler de l’entreprise, de son secteur, du chiffre d’affaires, de ses concurrents… En bon élève, vous devez être attentif et prendre des notes. Vous pourrez ensuite poser des questions. Parfois, cette première rencontre est suivie d’une batterie de tests (anglais, informatique...).
Puis, vous rencontrerez une seconde fois les ressources humaines à l’occasion d’un entretien individuel cette fois. « L’objectif est alors de parler du poste, de valider les prises de référence et d’aborder la rémunération », détaille Jérôme Bonnard.
- 4ème étape : le futur supérieur hiérarchique
Cette étape est primordiale car le N+1 aura un poids considérable dans le verdict final. Il tentera, durant cet entretien, de cerner votre personnalité mais aussi d’aborder « les aspects plus techniques du poste », explique Loïc Verriele. Il vous jugera selon vos compétences, afin de s’assurer que vous êtes opérationnel.
Le responsable hiérarchique peut également demander à plusieurs membres de votre future équipe de vous recevoir, et tester ainsi votre capacité à vous intégrer au groupe. « Durant cette étape, le candidat est évalué sur des critères relationnels, plus subjectifs… », avoue Jérôme Bonnard.
- 5ème étape : le président-directeur général
Last but not least… S’il s’agit d’une petite ou moyenne entreprise, vous pourriez être convié à un court entretien par le PDG en personne. « C’est lui qui entérine le choix de ses collaborateurs. Son atout, c’est sa hauteur de vue », explique Loïc Verriele. Il mènera également le débriefing qui aboutira à la décision finale.
Au mieux, vous décrocherez le poste. Au pire, vous aurez amélioré votre endurance !
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