L’entraînement, clé de la réussite pour décrocher un job ? D’accord, mais comment fait-on ?
Être naturel, ça se travaille
Le verdict d’Olivier Dardelin est sans appel : les postulants adoptent une attitude trop passive pendant un entretien. « Il faut être proactif, se préparer et s’entraîner. C’est la seule façon de faire la différence », conseille le président de Dardelin Conseils. « La capacité à faire passer un message, ça se pratique », renchérit Florence Beaurepaire, consultante pour le cabinet de conseil en recrutement Hudson.
Un passage obligé
Personne ne saurait se dispenser d’un entraînement. Savoir synthétiser son parcours, choisir les meilleurs arguments, réciter un discours sans qu’il paraisse appris par cœur,… seules des répétitions en bonne et due forme permettront de vous roder.
«Certains sont naturellement à l’aise à l’oral et ont une bonne mémoire, admet Florence Beaurepaire», s’ils retiendront plus facilement leur discours, l’entraînement reste recommandé pour optimiser leurs capacités.
Dans un contexte de forte concurrence, l’entraînement peut faire la différence, comme le souligne Olivier Dardelin. « Quand il y a 200 offres publiées pour 15 candidats, ceux-ci peuvent se permettre de moins se préparer. En revanche, pour ceux qui espèrent décrocher un emploi dans un domaine très concurrentiel, le niveau d’entraînement sera décisif. »
4 techniques pour un bon entraînement
1. Répéter devant un miroir
L’un des moyens les plus simples consiste à se placer face à un miroir et à se mettre dans les conditions d’un entretien d’embauche. Vous pouvez ainsi vous présenter en vous adressant à votre reflet. Surveillez votre position, votre langage corporel et pensez à vous écouter parler. Reformulez et répétez l’exercice jusqu’à ce que vous maîtrisiez votre discours et soyez parfaitement naturel.
Attention, prévient Olivier Dardelin, « la forme est aussi importante que le fond. » Si les informations délivrées sont passionnantes mais que le candidat n’est pas aimable ou ne semble pas convaincu de ce qu’il dit, l’entretien partira sur de mauvaises bases. « Le but est de donner envie de travailler avec vous », résume le coach.
2. Se filmer avec une webcam ou un caméscope
La technique du miroir présente toutefois un inconvénient majeur : celui de ne pas pouvoir visionner ses performances à tête reposée. Pour ceux qui le peuvent, utilisez plutôt une webcam ou un caméscope. En vous filmant, vous pourrez analyser les images a posteriori, mieux repérer vos défauts et adapter vos progrès.
Pensez à regarder votre video sans le son : vous repérerez ainsi plus rapidemment les gestes ou postures (se tordre les mains, se mordre les lèvres, froncer les sourcils, ...) qui parasitent le message que vous voulez faire passer. Lorsque vous remettez le son, attardez-vous également sur le ton de votre voix, le rythme de vos phrases, vos intonations... Tous ces messages "para-verbaux" contredisent parfois le message que vous souhaitez faire passer. P
3. Faire une liste de questions/réponses
Dresser une liste de questions, celles que le recruteur va inévitablement vous poser, et entraînez vous à y répondre. En panne d’idées sur le type de question auquel vous serez soumis, piochez dans les questions incontournables et inspirez vous des méthodes des recruteurs. Plus vous multiplierez les questions, mieux vous serez armé pour parer à toute éventualité. Autre alternative : certains sites proposent des entraînements virtuels aux entretiens de recrutement tels que Jobinlive, mais le service est payant.
4. L’appel à un ami
Enfin, le « must » reste de faire appel à un proche pour qu’il joue le rôle du recruteur. Un ami ou parent sera bien plus intimidant qu’un miroir ou une webcam, et tant mieux ! Car plus l’exercice sera difficile, plus il sera efficace. Laissez-le choisir lui-même les questions pour vous mettre réellement dans l’ambiance.
Autre solution : montrer à votre ami la video de votre entretien fictif. Et demandez-lui de vous aider à repérer les contradictions entre ce que vous dites et votre comportement. Car vous ne le saviez peut-être pas mais votre corps révèle parfois ce que vous voulez cacher... Par exemple, tout en disant "J'ai beaucoup apprécié ma mission chez l'entreprise Trucmuche", vous commencez à vous trémousser sur votre chaise et votre voix monte d'un ton tandis que vous croisez les bras sur votre poitrine. Une fois ce comportement contradictoire repéré, vous n'essaierez plus de mentir.
Il faut également être prêt à affronter les différents types de recruteurs auxquels vous pouvez avoir affaire. En effet, prévient Florence Beaurepaire, « certains essaient de déstabiliser. Par exemple, ils invitent le candidat à s’assoir et ne disent rien, ils attendent de voir si leur interlocuteur prend l’initiative, s’il est mal à l’aise, s’il fait preuve d’impatience… » Pour ne pas perdre pied, l’idéal est de se mettre dans le contexte. Demandez donc à la personne jouant le recruteur fictif d’incarner quelqu’un d’amical, puis reprenez l’exercice avec un recruteur plus sec…
Attention : l’entraînement est l’aboutissement de tout un processus de préparation. Bien connaître l’entreprise et le poste, avoir repéré vos atouts et faiblesses, savoir quels arguments avancer, avoir préparé des questions à poser au recruteur,… toutes ces étapes sont incontournables avant de vous lancer à l’assaut des répétitions finales.
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