Se démarquer sans trop en faire, savoir se vendre sans paraître prétentieux... Pas toujours facile de satisfaire les attentes des recruteurs !
Le modèle « vous/moi/nous » fonctionne toujours
« Dans lettre de motivation, il y a motivation. Cela signifie qu’on attend du candidat qu'il nous explique ce qui le motive. En quoi ce qu'il cherche dans la vie, ce qui lui plaît, lui donne envie d'avancer... coïncide-t-il avec ce poste et cette entreprise ? Et en quoi lui-même représente-t-il une valeur ajoutée pour elle ? », résume Catherine Dervaux, directrice de l’agence parisienne Menway, qui souligne qu'une lettre de très bonne qualité représente un vrai plus.
Une excellente raison de se donner de la peine ! Ce qui ne veut pas dire aller chercher ses idées très loin, ou encore utiliser des formulations compliquées, bien au contraire. Sur le fond comme sur la forme, restez simple, clair, concis et concret. Appuyez-vous sur le fameux modèle vous/moi/nous ou moi/vous/nous : « il est toujours d'actualité, car c'est un bon canevas. Il permet d'organiser ses idées facilement », estime Nathalie Babolat, responsable du recrutement pour Cultura. Un paragraphe sera donc consacré à l'entreprise ("Vous"), un autre à votre personne ("Moi") et un dernier évoquera la future collaboration entre l'entreprise et vous ("Nous"). Une fois ce plan adopté, le plus difficile reste à faire : trouver les mots justes.
Gagnez des points en cherchant des infos sur l’entreprise
L’inspiration vous manque pour évoquer l’entreprise convoitée ? Pourtant, ce n’est pas la peine d’aller chercher très loin. Vous trouverez tous les éléments importants dans l'annonce elle-même, et sur le web : « il faut impérativement s'appuyer sur les termes de l'annonce. Si on cherche un manager, le terme manager (ou management) doit se retrouver dans la lettre de motivation. Il ne faut pas hésiter non plus à extraire des informations trouvées sur le site de l'entreprise. En allant fouiller dans les communiqués de presse, on en apprend beaucoup ! », souligne Nathalie Babolat. Or un recruteur qui constate que vous êtes allé à la pêche aux infos appréciera toujours.
Exemples :
« Leader mondial dans les systèmes biométriques, XX a reçu, le mois dernier, le prix de l’innovation YZ pour ses solutions de sécurité aux frontières européennes. Dans le souci d’améliorer encore votre excellence en matière d’innovation, vous recherchez des ingénieurs spécialisés dans les hautes technologies, en particulier dans le domaine du traitement temps réel des images. »
« Par sa présence mondiale, XX permet à ses employés de bénéficier de la richesse de carrières internationales et par là suscite tout mon intérêt. (...) Enfin, ce qui me pousse à postuler spontanément chez vous est le dynamisme dont XX fait preuve en matière d’innovation dans le respect de l’environnement et la préservation des ressources. »
Parler de soi... au futur
Quand on arrive au « moi », c'est encore plus difficile ! Pas évident de mettre sur le papier qui je suis et ce qui me fait avancer. Nathalie Babolat conseille d'évoquer le futur plutôt que le passé : « mieux vaut parler de ses projets, de ce qu'on veut devenir... bref il faut se projeter ».
Exemples :
« Je souhaite m’investir dans un grand groupe pouvant offrir à terme une mobilité interne. »
« Je cherche aujourd’hui à valoriser et offrir mon expérience de management et ma connaissance du secteur, à une marque de taille moyenne pour en assurer la direction générale, ou à une marque de taille plus importante pour diriger une de ses business unit. »
Ne pas répéter le CV
En règle générale, la lettre complète le CV car celui-ci ne peut tout contenir. Donc l'une de ses fonctions est d'entrer dans le détail des expériences et réalisations. Si, par exemple, votre CV mentionne « management de 5 personnes », votre lettre comportera : « dans le cadre de mes fonctions de manager au sein de l'entreprise X, j’ai eu l’occasion d’expérimenter tel outil/j'ai réorganisé telle chose/j'ai mis sur pied des actions de formation régulières... ». Elle peut aussi servir à expliquer des choix (pourquoi on a changé d'emploi, de secteur, etc.). « Il ne faut surtout pas énumérer ses expériences, mais en extraire quelques-unes pour illustrer le propos. Évidemment, on sélectionne uniquement ce qui va intéresser l'entreprise », insiste Catherine Dervaux.
Exemple :
« Autonome, j’ai pu faire preuve de mes capacités à mener à leur terme mes missions dans le respect des engagements initiaux. Ainsi chez plusieurs clients, j’ai su m’adapter rapidement aux différents contextes, organiser mes activités, analyser des situations complexes et conseiller aux mieux mes interlocuteurs. Cette capacité d’adaptation me permettra de m’adapter rapidement à un nouveau contexte tel que celui de XX ».
Ce que les recruteurs ne veulent surtout pas voir
◦ Une lettre qui ne parle que de soi
◦ Une lettre adressée à un autre destinataire
◦ Une lettre datée d’il y a deux ans
◦ Des phrases de 4 lignes
◦ Une lettre qui ne répond pas aux demandes explicitement formulées dans l'annonce. (Vous ne précisez pas vos prétentions salariales alors que l'offre indique qu'il faut les mentionner par exemple).
◦ Des éléments de vie privée du style « Étant au chômage depuis deux ans, je touche le RMI... » Trop négatif et hors de propos.
◦ Des fautes d’orthographe
◦ La démonstration qu’on sait tout faire
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