lundi 17 janvier 2011

Parler salaire en entretien : 6 erreurs à ne pas commettre

 


"Quelles sont vos prétentions salariales ?" Face à cette question, de nombreux candidats se sentent mal à l’aise. Entre la peur de paraître trop vénal et celle de se sous-estimer, difficile de savoir quelle attitude adopter.
1ère erreur : Attaquer l’entretien par la question du salaire
Chaque chose en son temps ! Un entretien d’embauche, c’est d’abord l’occasion de mieux cerner les missions du poste proposé et de mieux comprendre les enjeux de l’entreprise qui vous reçoit. On attend donc plutôt la fin du rendez-vous pour parler salaire. « En général, c’est au recruteur de l’aborder, pas au candidat », explique Eudes Le Gars, fondateur du cabinet d’outsourcing CVdunet. « Cela fait partie des questions classiques que l’on pose pour vérifier que le candidat rentre bien dans la grille de rémunération qui a été définie. » L’usage veut donc que ce soit le recruteur qui lance le sujet, mais pas question pour autant de quitter l’entretien sans l’avoir évoqué. Si vous voyez que l’entrevue touche à sa fin et que le recruteur n’évoque toujours pas la rémunération, n’hésitez pas à lancer un : « Voulez-vous connaître mes prétentions salariales ? ». Vous démontrerez ainsi votre pragmatisme et votre capacité à prendre les choses en mains.
2e erreur : Gonfler son salaire actuel
Faut-il gonfler votre salaire actuel afin de pouvoir demander plus ? Avec cette stratégie, c’est quitte ou double. Pour Eudes Le Gars : « Il ne faut surtout pas mentir sur votre salaire car l’employeur peut effectuer une vérification en vous demandant votre fiche de salaire. Comment ferez-vous alors pour justifier que votre rémunération ait dégonflé comme un soufflé raté ? Maryvonne Labeille, du cabinet Labeille Conseil spécialisé en ressources humaines, préconise également une complète transparence : « mieux vaut avoir une attitude d’ouverture en annonçant clairement ce que vous gagnez. Dans un souci de transparence, vous pouvez d’ailleurs prendre le parti d’apporter avec vous votre fiche de paie au cas où. »
3e erreur : Donner un chiffre au hasard

Si le recruteur vous questionne sur ce que serait votre salaire idéal. N’y voyez pas là l’occasion de demander tout et n’importe quoi. Avant l’entretien, renseignez-vous sur la grille de salaire à laquelle appartient le poste. « Il faut savoir se situer sur le marché en tenant compte du secteur d’activité, de la localisation géographique et de la fonction. Vous pouvez notamment vous fier aux niveaux de salaire de vos homologues », conseille Maryvonne Labeille.
4e erreur : Une rémunération estimée au centime près
Lorsque vient le moment d’évoquer vos prétentions salariales, préférez une fourchette qui comprendra le montant en dessous duquel vous estimez ne pas vouloir descendre et celui que vous aimeriez atteindre. Cela offre une marge de manœuvre à l’employeur et laisse la discussion ouverte. « Il faut considérer que vous êtes un produit sur un marché », illustre Maryvonne Labeille. Ne vous bradez pas comme un invendu sous peine de connaître le même sort, mais n’exagérez pas non plus ou vous passerez pour un bêcheur malhonnête.
5e erreur : Se montrer vague
Quand on parle rémunération, il faut être précis ! Brut ou net, peu importe. Mais n’oubliez pas de le préciser à votre interlocuteur afin d’éviter les mauvaises surprises au moment où vous toucherez votre premier salaire. Lorsque vous parlez de salaire annuel, indiquez si vous traitez de salaire annuel sur 12 ou 13 mois. « Les candidats nous disent par exemple qu’ils souhaitent un salaire de 2 500 € par mois mais ils oublient de nous dire que c’est sur 13 mois et que c’est du net », constate Eudes Le Gars.
6e erreur : Être intransigeant
Le salaire proposé ne correspond pas tout à fait à vos attentes ? Essayez de négocier des avantages tels qu’une voiture de fonction, un téléphone portable, plus de vacances ou une réévaluation de votre salaire au bout de six mois. « C’est plutôt rassurant de voir qu’un candidat défend bien ses intérêts, surtout s’il postule à un poste de commercial, constate Maryvonne Labeille, c’est un bon test présageant de ce qu’il sera capable de faire pour l’entreprise ! » À condition bien sûr de négocier dans les règles de l’art, en faisant des propositions pertinentes et en justifiant vos demandes.

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