lundi 17 janvier 2011

Qui suis-je ? Que fais-je ? Où vais-je ?

 


Le « moi » est un peu la colonne vertébrale de la lettre de motivation : après avoir parlé de votre futur employeur, la deuxième partie de votre lettre doit vous être entièrement consacrée. Pour ce paragraphe, le recruteur a besoin de concret afin de corroborer ce que vous avancez.
Vous êtes organisé, rigoureux, vous parlez plusieurs langues et avez relevé plusieurs défis lors de vos précédents postes… Lorsque vous avancez des compétences ou des résultats dans votre lettre de motivation, veillez toujours à apporter des preuves tangibles. Sans tomber bien sûr dans un inventaire de vos qualités et de vos réalisations, la difficulté étant de faire tenir le tout en un court paragraphe.
Mauvaise note !
Etre synthétique, cela ne veut pas dire se contenter du minimum. Comme en témoigne cette candidature reçue par Claude Baratay, consultant et gérant du cabinet Bream et Laanaia :
=> « La description du poste proposé est en adéquation avec mes compétences et mon expérience. »
L’absence de contenu dénote un manque d’intérêt pour l’entreprise, et reflète mal la motivation ! « Cela donne une mauvaise image de la personne, celle-ci n’a pas fait d’effort pour montrer la valeur qu’elle peut apporter, explique Claude Baratay. Elle ne dit même pas ce qu’elle a envie de faire ! »
Autre cause, même effet, avec cette candidature transmise pour un poste de responsable du personnel :
=> « Diplômée d'un Master II Management des RH et justifiant d'une expérience de près de 7 ans dont 4 dans ce domaine et 2 en qualité de généraliste RH, je vous propose ma candidature. »
« On ne trouve aucun développement sur les compétences et les atouts proposés, ce qui est inexcusable pour un profil RH normalement habitué à recruter et à analyser des candidatures », tranche Martine Cabaret, responsable de l’équipe de recherche de compétences au sein du cabinet e-consulting RH. Verdict : elle renvoie une image peu professionnelle et peu rassurante sur le plan opérationnel.
Exemple à suivre…
Voici, au contraire, un exemple convaincant : cadre administratif et financier, ce candidat postule pour un poste de manager dans la grande distribution. Il exprime de façon claire et aérée ses points forts en mettant en avant 5 compétences clés pour illustrer ses 15 années d’expérience dans ce secteur. Extrait choisi :
=> « L’encadrement, la coordination et la motivation d’équipes pluridisciplinaires dans des environnements internationaux : Groupe allemand, Groupe italien, Groupe français en croissance à l’international
- La restructuration d’équipes : diagnostic stratégique et diagnostic budgétaire, plans de réduction de coûts, outsourcing en Europe
- Le pilotage et la coordination de gros projets : préparation, coordination et pilotage de 3 fusions, implémentation de SAP et fiabilisation de systèmes de controlling industriel et commercial
- … »

Le candidat prend soin de détailler ses atouts. Il va à la ligne et utilise le gras pour leur donner du relief. Il ne parle pas de ses qualités personnelles, mais elles transparaissent à travers ses expériences professionnelles. « Il synthétise bien la valeur ajoutée qu’il peut apporter. Il a étudié les besoins de l’entreprise et va à l’essentiel », souligne Claude Baratay.

Le « moi » à travers les mots
Votre personnalité doit aussi apparaître à travers les mots que vous utilisez. « Il faut être clair, incisif, percutant et dynamique », conseille Martine Cabaret. On évitera donc le copier-coller de formules toutes faites. Certains mots comme « peut-être, éventuellement… » ont aussi tendance à dévaloriser le candidat et à freiner la dynamique rédactionnelle. Enfin, affichez votre détermination en privilégiant les verbes d’action et l’usage du présent.
Le « moi » compréhensible
Il faut parfois prendre la peine de traduire son savoir-faire. « Un candidat s’adresse souvent à un DRH, pas à un technicien. Une lettre de motivation n’est pas une notice d’utilisation », rappelle Wilhelm Laligant, directeur général du cabinet de recrutement Advancers executive. N’abusez pas des termes techniques, sans quoi vos arguments de vente deviendront illisibles !
Trop de « je » tue le « moi »
Si votre ego dépasse les montagnes, votre lettre risque fort d’agacer plutôt que de séduire. « Parler trop de soi révèle aussi qu’on s’intéresse plus à sa propre personne qu’à l’entreprise », note Claude Baratay. Tout est dans le dosage : « Vous devez à la fois rester sûr de vous et conscient de votre valeur pour le poste visé sans dépasser les limites », résume Martine Cabaret.

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