Quitter volontairement son poste est parfois difficile à justifier face à un recruteur. Surtout en période de crise... Comment évoquer la question sans faire de faux pas ?
Il ne faut PAS mentir
Nombreux sont ceux qui perdent leurs moyens lorsqu’il s’agit d’expliquer, devant un futur employeur, une démission. D’autant plus avec le contexte économique actuel. Car c’est à double-tranchant : au mieux, vous passez pour un audacieux qui aime prendre des risques pour faire avancer sa carrière. Au pire, pour un imprudent ou un inconstant.
Malgré tout, les professionnels du recrutement conseillent, à l’unisson, de miser sur l’honnêteté. « Il ne faut jamais cacher à son futur employeur que vous avez démissionné de votre précédent poste car on finit toujours par le savoir, notamment par le biais des références », explique Julien Verleure, consultant au sein de Karvina RH, cabinet de conseil en management et en ressources humaines. « Mieux vaut le préciser au recruteur, confirme Yves Berthier, fondateur du cabinet de conseil et de recrutement Berthier Consultants. D’autant qu’une démission peut être expliquée de façon positive. Démissionner, ce n’est pas abandonner son ancien poste mais plutôt entrer dans une démarche de repositionnement. »
Préparez un argumentaire sur les raisons
Pour ne pas effrayer les recruteurs, la meilleure solution reste encore de se justifier et d’expliquer le contexte de son départ. Et ce, de manière constructive. « Il faut que le recruteur comprenne que cette démission était une décision éclairée », précise Cyril Capel, directeur associé du cabinet de conseil CCLD Recrutement. Car son rôle est avant tout d’appréhender le cheminement de carrière du candidat.
Le plus souvent, ce désir de changement se justifie par un besoin « de nouveaux challenges », constate Julien Verleure. « Je rencontre régulièrement des candidats qui ont envie d’évoluer professionnellement car ils ont l’impression d’avoir fait le tour de leur poste », remarque de son côté Cyril Capel. Malgré tout, avant de claquer la porte, il est de bon ton d’avoir réfléchi à la suite et d’avoir muri un projet professionnel. « Un salarié qui plongerait dans le vide en espérant se rattraper à une branche suscite, chez moi, de la suspicion. Sa témérité m’inquièterait…, confie Yves Berthier. Mieux vaut donc expliquer que vous avez anticipé votre démission. »
Problème relationnel avec votre ex-boss ? Evitez de vous appesantir
Il arrive également que des problèmes d’ordre relationnel soient à l’origine de la volonté de départ. Dans ce cas, tachez d’être le plus concis possible lorsque vous l’expliquerez à votre futur employeur. « Mieux vaut ne pas s’attarder sur les éventuels problèmes d’entente que vous aviez avec votre ancien patron », explique Cyril Capel. Abordez-le uniquement si le recruteur vous pose la question. « Cela peut sous-entendre que le candidat a des difficultés à s’intégrer dans une équipe ou dans un environnement nouveau », confirme Julien Verleure. « Si un salarié a décidé de ne plus se laisser manœuvrer par son patron et de rester maître de sa vie, je pense que c’est difficile de lui reprocher », nuance néanmoins Yves Berthier.
Dernier cas de figure : vous changez de travail comme de chemise… Il va de soi qu’énumérer l’historique complet de vos démissions ne jouera pas en votre faveur. « C’est un élément perturbant pour le recruteur car il tirera forcément des conclusions sur le comportement du candidat et il doutera de sa capacité à se remettre en question », prévient Cyril Capel.
Ne descendez pas votre ancien patron !
Quelle que soit votre raison de départ, ne dénigrez jamais votre précédente entreprise. Même si celle-ci est un concurrent direct de votre futur employeur. « C’est très mal vu et cela risquerait de vous pénaliser », commente Julien Verleure. « Attention aux pièges ! », prévient Cyril Capel. Le recruteur vous parle de la soi-disant mauvaise réputation de votre ex-employeur ? N’abondez pas dans son sens. « Précisez par exemple qu’une expérience, même mauvaise, est toujours bonne à prendre », conseille t-il.
La règle d’or ? Rester humble et admettre que les deux parties ont eu leur part de responsabilité dans le conflit. « Et surtout, ne pas rejeter la faute uniquement sur les autres », précise Cyril Capel. Cette faculté à prendre du recul face à des situations délicates sera considérée comme un véritable atout aux yeux du recruteur.
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